- CHILI - Actualité (1990-1996)
- CHILI - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique du ChiliPolitique intérieureLe 11 mars 1990, la passation de pouvoir entre le général Augusto Pinochet, au pouvoir depuis son coup d’État du 11 septembre 1973, et Patricio Aylwin, élu président le 14 décembre 1989, a lieu à Santiago. Le général Pinochet demeure commandant en chef de l’armée de terre, comme la Constitution l’y autorise.Le 4 septembre, les cendres de Salvador Allende sont transférées à Santiago. Des obsèques solennelles sont organisées. Il est confirmé que l’ancien président, assiégé le 11 septembre 1973 dans le palais de la Moneda, s’est suicidé.Le 4 mars 1991, le rapport de la commission officielle sur la répression durant la dictature est rendu public par le président Aylwin. Il recense 2 280 cas de mort violente avérée et 640 cas réclamant un complément d’information. Les coupables ne sont pas identifiés. Toutefois, le rapport affirme que la D.I.N.A., police politique de la junte, recevait ses ordres du général Pinochet. Le 27, ce dernier, soutenu par l’armée de terre et la marine, rejette les faits établis par l’accusation.Le 13 novembre 1993, le tribunal de Santiago condamne respectivement à 7 et 6 ans de prison le général à la retraite Manuel Contreras, fondateur de la D.I.N.A., et le général Pedro Espinoza pour l’assassinat d’Orlando Letelier, ancien ministre des Affaires étrangères de Salvador Allende, en 1976, à Washington.Le 11 décembre, Eduardo Frei, fils du président qui a dirigé le pays de 1964 à 1970 et candidat de la Concertation des partis pour la démocratie (centre gauche), remporte l’élection présidentielle avec 58 p. 100 des suffrages. Son adversaire, Arturo Alessandri, candidat commun de l’Union démocratique indépendante (pinochétiste) et de la Rénovation nationale (centre droit), obtient 24 p. 100 des voix. José Pinera, ancien ministre du général Pinochet, en obtient 6 p. 100. Avec 79 sièges sur 120, la Concertation n’a pas la majorité nécessaire pour réviser la Constitution.Le 11 mars 1994, le président Frei prend ses fonctions. Le 13, il annonce que le général Pinochet restera commandant en chef de l’armée jusqu’en 1997.Le 20 septembre, un remaniement ministériel tente de mettre un terme au conflit qui divise la coalition au pouvoir (Parti démocrate-chrétien, Parti radical, Parti socialiste et Parti pour la démocratie). Le Parti socialiste en sort affaibli et le président renforcé.Le 30 mai 1995, la Cour suprême confirme les condamnations prononcées en novembre 1993 à l’encontre des généraux Pedro Espinoza et Manuel Contreras. Ce dernier refuse pendant plusieurs mois de rejoindre son lieu de détention, prétextant des ennuis de santé.Le 21 août, le président Frei lance une initiative destinée à trouver une solution «globale» aux problèmes tant institutionnels que relatifs aux droits de l’homme qui entravent le fonctionnement de la «démocratie imparfaite» qu’est encore, à ses yeux, le Chili. Mais elle se heurte à la résistance des forces armées et de l’aile droite de la coalition au pouvoir.Vie économiqueEn 1990, le président Aylwin hérite d’une économie parmi les plus saines d’Amérique latine, avec une croissance ininterrompue les 6 dernières années, mais une situation dégradée dans le domaine des prix. La dette extérieure ne se chiffre plus qu’à 16,4 milliards de dollars. La restauration de la démocratie entraîne un rattrapage des investissements sociaux. Mais le renchérissement du prix du pétrole détériore la situation. Le taux d’inflation remonte.L’économie se renforce en 1991. Elle bénéficie notamment d’une reprise des investissements et de la consommation.La croissance de l’économie chilienne se poursuit en 1992, accompagnée d’une réduction de l’inflation. Le taux de chômage est ramené à 5 p. 100, son niveau le plus bas depuis 20 ans. L’épargne nationale a pris le relais des capitaux étrangers pour financer l’essentiel des investissements.En 1993, la baisse des termes de l’échange, qui affecte notamment le cuivre, provoque un ralentissement de l’expansion économique du Chili, qui consolide toutefois sa réputation de «dragon» de l’Amérique latine. Le gouvernement de Patricio Aylwin poursuit la politique de rigueur budgétaire. Eduardo Frei s’engage à lutter contre la pauvreté, qui affectait 32,7 p. 100 de la population en 1992.En 1994, l’amélioration enregistrée dans la lutte contre l’inflation, qui s’accompagne d’un affaiblissement du taux de croissance et d’une montée du chômage, conduit le gouvernement à modérer sa politique de rigueur économique.Le 11 juillet, des milliers de personnes participent, à Santiago, à la première manifestation de masse depuis le retour de la démocratie, afin de protester contre les licenciements arbitraires et le non-respect du droit de grève.Le 29 août, le gouvernement présente un plan social sur 6 ans qui vise à lutter contre la pauvreté qui affecte encore 1 million de personnes sur une population de 13 millions.Le 11 octobre, la banque centrale réduit ses taux d’intérêt.Le 30 novembre, le peso est réévalué de 3,5 p. 100 par rapport au dollar, après s’être apprécié de 13 p. 100, en termes réels, depuis le début de l’année.En 1995, les performances économiques du pays s’améliorent encore en raison de l’augmentation du cours des matières premières. La crise financière au Mexique provoque un afflux de capitaux étrangers au Chili qui apparaît comme un refuge en Amérique latine. L’inflation est toutefois contenue, notamment par le biais d’une réévaluation du peso de 2 p. 100 par rapport au dollar.En 1996, les bons résultats de l’économie ne parviennent pas à masquer le creusement des inégalités, malgré des dépenses d’«investissement social» représentant 70 p. 100 du montant du budget. Pour la première fois depuis 30 ans, le taux de croissance dépasse le taux d’inflation. Le volume des exportations augmente de 14 p. 100 par rapport à 1995, et celui des investissements étrangers, principalement concentrés dans l’industrie minière, est multiplié par 4. La productivité des entreprises est en nette progression et le taux de chômage reste modéré (5 p. 100). Toutefois, la baisse des prix des produits d’exportation et la hausse de la facture pétrolière sont à l’origine d’un déficit commercial de 2,2 milliards de francs, soit 3 p. 100 du P.I.B.Relations internationalesEn mars 1990, les relations diplomatiques sont rétablies avec le Mexique, l’U.R.S.S. et les pays d’Europe de l’Est.Le 2 août 1991, un accord sur le contentieux frontalier avec l’Argentine est signé, lors de la visite de Patricio Aylwin à Buenos Aires.Le Chili décide d’abolir progressivement les barrières douanières avec le Mexique et le Venezuela d’ici à 1994. Le 22 septembre, un premier accord commercial intervient avec le Mexique.En août 1994, le Chili devient membre associé du Mercosur, qui regroupe le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. En novembre, il intègre pleinement l’A.P.E.C.Le 1er janvier 1996, le Chili fait son entrée au Conseil de sécurité de l’O.N.U. pour un mandat de deux ans.Le 25 juin, le Chili signe un accord d’association avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), qui entre en vigueur le 1er octobre. Il avait préalablement signé avec l’U.E. un traité d’association économique et politique.En novembre, le Chili signe avec le Canada, membre de l’A.L.E.N.A., un traité qui prévoit la libéralisation de 80 p. 100 des échanges bilatéraux. Le texte doit entrer en vigueur en juillet 1997.
Encyclopédie Universelle. 2012.